Une torche à plasma de gros volume a été utilisée par des chercheurs de Mines Paris-PSL, de l’Université Côte d’Azur, de l’Observatoire de la Côte d’Azur et de l’ENS de Lyon pour simuler expérimentalement les processus de condensation à haute température opérant dans les enveloppes circumstellaires d’étoiles riches en carbone. En s'appuyant sur les phases condensées et sur leurs propriétés optiques, ils ont pu démontrer la faisabilité de prédire la minéralogie de la poussière formée dans les environnements des étoiles de type AGB. Cette approche ouvre de nouvelles perspectives pour quantifier la formation et la composition de la poussière et dans divers environnements astrophysiques. Ces travaux sont décrits dans un article paru dans la revue Nature Astronomy, le 23 octobre 2024.
Un mystère de longue date a été résolu concernant Gliese 229 B, la première naine brune découverte en 1995. Malgré des centaines d’études, celle-ci présentait une luminosité bien inférieure à ce qui était attendu pour un objet de sa masse, environ 70 fois celle de Jupiter. Aujourd'hui, une équipe internationale incluant l'Observatoire de la Côte d’Azur a découvert que Gliese 229 B est en fait composée de deux naines brunes orbitant étroitement l’une autour de l’autre, avec des masses respectives de 38 et 34 fois celle de Jupiter.
Myriam Benisty, astronome-adjointe au laboratoire Lagrange (Observatoire de la Côte d'Azur - Université Côte d'Azur - CNRS) est lauréate 2024 du prix de Madame Victor Noury (Fondation de l'Institut de France) ! Elle dirige une équipe de recherche financée par une bourse du Conseil Européen de la Recherche (lauréate ERC Consolidator Grants 2020), qui a pour ambition de comprendre la formation et l'évolution des systèmes planétaires. Avec son équipe, elle cherche en particulier à étudier les premières phases de la formation planétaire, en utilisant des observations astronomiques de pointe fournies par les télescopes européens au sol et dans l’espace. Félicitations à Myriam Benisty pour ce prix qui vient reconnaître un travail de recherche remarquable dans les domaines des sciences de la Terre et de l'Univers !
Photo : © Académie des sciences – Mathieu Baumer
Quand Carianna Herrera a rejoint le Master d’astronomie et astrophysique MAUCA de l’Université Côte d’Azur, porté par l’Observatoire de la Côte d’Azur, en septembre 2020, elle ne se doutait pas qu’elle publierait un article scientifique dans la revue internationale Astronomy & Astrophysics basé sur ses travaux réalisés durant le Master. Cet article étudie la population d’astéroïdes avec des lunes à partir des cratères qu’ils laissent sur les surfaces lors d’impact. Et il fait même la page de couverture de la revue !
Le satellite Gaia, dont la mission est d'observer les étoiles de notre galaxie, a une nouvelle fois prouvé qu'il était également un formidable explorateur d'astéroïdes. En effet, il a repéré des lunes potentielles autour de plus de 350 astéroïdes qui n'ont pas de compagnon connu. Jusque là, Gaia avait observé des astéroïdes connus pour avoir des lunes - les « astéroïdes binaires » - et avait confirmé que les signes révélateurs de ces minuscules lunes apparaissent bien dans les données astrométriques ultra-précises du télescope. Mais ces nouvelles découvertes, auxquelles ont participé plusieurs membres du laboratoire Lagrange (Observatoire de la Côte d'Azur - Université Côte d'Azur - CNRS) dont Luana Liberato, postdoctorante et membre du projet ANR GaiaMoons, prouvent que Gaia peut mener des recherches « à l'aveugle » pour découvrir des candidats « astéroïdes binaires » totalement nouveaux.
Ces travaux de recherche sont menés dans le cadre du projet ANR GaiaMoons dont le repsonsable est Paolo Tanga, astronome, laboratoire Lagrange ((Observatoire de la Côte d'Azur - Université Côte d'Azur - CNRS).
« Binary asteroid candidates in Gaia DR3 astrometry » by Liberato et al. (2024), 8 August 2024 in Astronomy & Astrophysics.
Paolo Tanga, astronome, laboratoire Lagrange ((Observatoire de la Côte d'Azur - Université Côte d'Azur - CNRS) - paolo.tanga@oca.eu
Luana Liberato, postdoctorante et membre du projet ANR GaiaMoons - luana.liberato@oca.eu
Alors que la mission Hera de l'ESA pour la défense des planètes achève ses essais de pré-lancement, les astéroïdes qu'elle cible sont devenus de minuscules mondes à part entière. Un numéro spécial de Nature Communications a publié cinq articles présentant des études de l'astéroïde Didymos et de sa lune Dimorphos. Ces travaux auxquels a participé Patrick Michel, directeur de recherche CNRS au laboratoire Lagrange (Observatoire de la Côte d'Azur - Université Côte d'Azur - CNRS) et responsable scientifique de la mission Hera, sont fondés sur les quelque cinq minutes et demie d'images rapprochées renvoyées par le vaisseau spatial DART de la NASA avant qu'il ne percute ce dernier corps, ainsi que sur les images post-impact du LICIACube de l'Agence spatiale italienne.
Le 16 juillet 1994, les astronomes ont observé avec stupéfaction un fragment de comète percuter Jupiter avec une force incroyable. Cet événement a suscité un vif intérêt et soulevé une question fondamentale dans le domaine de la défense planétaire : « Serions-nous capable de faire quelque chose pour éviter que cela n'arrive à la Terre ? ». Aujourd'hui, le programme de sécurité spatiale de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) fait un pas de plus vers la réponse à cette question. L'autorisation a été donnée de commencer les travaux préparatoires pour sa prochaine mission de défense planétaire : Rapid Apophis Mission for Space Safety (Ramses). Cette mission prendra donc rendez-vous avec l'astéroïde 99942 Apophis et l'accompagnera jusqu'à son survol de la Terre en 2029, en toute sécurité mais avec une proximité exceptionnelle. Les chercheurs étudieront l'astéroïde au fur et à mesure que la gravité terrestre modifiera ses caractéristiques physiques. Leurs découvertes amélioreront notre capacité à défendre notre planète contre un objet similaire sur une trajectoire de collision.
Les astéroïdes binaires sont composés d’un astéroïde autour duquel tourne un autre astéroïde plus petit. Ils représentent 15% de la population des astéroïdes. Comme pour la Terre et la Lune, les forces de marées qui agissent sur les deux corps amènent le plus petit des deux à un état d’équilibre dans lequel sa période de rotation sur lui-même s’égalise avec sa période orbitale autour de l’autre corps. Ainsi, la Lune montre toujours la même face à la Terre, et cette caractéristique se retrouve pour la plus petite composante des astéroïdes doubles. Une étude dirigée par Wen-Han Zhou, étudiant en thèse de l’Université Côte d’Azur au sein du laboratoire Lagrange (Observatoire de la Côte d’Azur – Université Côte d’Azur – CNRS), montre que dans le cas des astéroïdes binaires, c’est en fait un autre mécanisme qui conduit à cet état d’équilibre : l’effet Yarkovsky, qui est un effet thermique qui agit sensiblement sur la trajectoire des astéroïdes, mais dont l’effet sur l’état d’équilibre des astéroïdes binaires n’avait pas été identifié. Les effets de marées ne sont donc pas à l’origine de l’état d’équilibre des astéroïdes binaires, ce qui ouvre un nouveau chapitre de notre compréhension de ces astéroïdes binaires.
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