Quand l’hémisphère Nord commence à préparer les affaires de plage et à penser aux vacances d’été, la nuit permanente s’installe en Antarctique. Située à 1200 km de la côte antarctique et à une altitude de 3265 mètres, la base scientifique Concordia vit dans la nuit continue avec des températures avoisinant -80°C. La station, dépourvue de vie sauf pour la dizaine d’hivernants (scientifiques et techniques) qui l’occupent, profite alors d’un ciel nocturne permanent.
Le télescope ASTEP du Laboratoire Lagrange (Observatoire de la Côte d’Azur, UCA, CNRS), dédié à la recherche d’exoplanètes par la méthode du transit, scrute le ciel en continu pour déceler ces autres mondes en orbite autour de leurs étoiles. Grâce aux conditions météorologiques exceptionnelles, ASTEP est capable de détecter les faibles variations de luminosité de l’étoile provoquées par le passage d’une planète devant elle. Faisant partie du réseau mondial de télescopes qui suit les cibles détectées par le satellite TESS, ASTEP a l’avantage de pouvoir suivre la même cible pendant une journée complète pour déterminer le moment exact du passage de la planète et permettre ainsi sa caractérisation.
Mais le solstice de l’hiver austral n’est pas uniquement le moment de penser à la science. Les sens s’extasient aussi devant ce paysage magique où une aurore illumine le ciel, s’invitant au spectacle des étoiles et de la Voie lactée visible derrière ce voile de lumière. Marco Buttu, l’hivernant auteur de cette photo, a fait un clin d’œil au système de l’étoile Alpha du Centaure (étoile la plus lumineuse sur l’image), avec Proxima, l’étoile la plus proche de notre Terre qui, à 4.2 années de lumière de nous, héberge elle aussi au moins une planète.
Auteur: Olga Suarez (OCA)
© PNRA, IPEV, ASTEP & Marco Buttu